L’ancêtre du pigeon, pigeon des roches, se développe il y 25 millions d’années. Il est le seul ancêtre du pigeon domestique. Les premiers pigeons des roches apparaissent en Asie du sud, dans la région de l’Inde d’aujourd’hui. Ils colonisent ensuite l’Europe de l’ouest et l’Afrique du Nord. Des fossiles de ce pigeon sauvage, datant d’il y a 310 000 ans, ont été retrouvés en Jordanie et en Palestine.
Attirés par les cultures de céréales, c’est le pigeon qui vient en premier vers l’Homme. Après avoir découvert les capacités extraordinaires du pigeon, l’Homme ne tarde pas à les rassembler dans des pigeonniers pour son usage personnel.
C’est en Égypte antique que le pigeon commence à être domestiqué et élevé, tout d’abord pour sa chair puis comme pigeon voyageur. En effet, lorsqu’un pigeon est relâché, il revient toujours à l’endroit où il a été élevé et nourri. Les Égyptiens, les Perses, les Chinois et les Grecs, utilisent les pigeons voyageurs comme messagers lors de leurs campagnes de guerre ou pour le commerce. Des serviteurs colombophiles sont spécialement affectés à leurs soins et à leur transport.
Les romains battissent d’énormes pigeonniers pouvant contenir de 4 à 5 000 pigeons. Les pigeons servent pour toutes occasions, une véritable poste se met en place. Pour des conquêtes ou même lors des courses de chars, des pigeons sont « envoyés » pour informer.
Au XVIIème siècle on estime le nombre des colombiers en France à 42 000. Ils sont un signe extérieur de richesse. Plus le pigeonnier est grand, plus son propriétaire est riche.
Le pigeon domestique est utilisé jusqu’au début du XVIIIème siècle pour produire de la viande. C’est un animal à forte capacité de reproduction. Le pigeon est aussi une viande disponible à tout moment de l’année car même lorsque les conditions ne sont pas favorables pour qu’il se nourrisse dans les champs, il peut être nourri de grain. De plus c’est une viande pratique car transportable sur pieds. Les pigeons sont donc très utilisés lors de grands voyages, en bateau par exemple.
Les pigeons sont aussi très utiles grâce à la colombine (leurs déjections) qui, riche en azote et en acide phosphorique est un engrais de premier ordre pour les cultures telles que le chanvre ou le tabac. La colombine peut même figurer dans les contrats de mariage comme une partie de la dot. Au XVIIIème siècle, les conditions d’élevage changent. La culture de la rave et du rutabaga diminuent l’intérêt porté aux pigeons. Le déclin de la culture du chanvre, le développement du maraîchage et plus tard l’apparition des engrais chimiques participent à l’abandon progressif des pigeonniers.
Lors des guerres, les pigeons sont une aide majeure. Ils sont nombreux à être utilisés pour transmettre des informations, mais aussi pour espionner l’ennemi, le pigeon pouvant être équipé d’appareils photos. Des « pigeons soldats » sont décorés au même titre que de vrais soldats. Des monuments leur sont aussi dédiés. Pour exemple, le pigeon Vaillant mort en 1916 après avoir transmis un message de détresse malgré les tirs et les gaz du front allemand.
Depuis la révolution de 1789 les pigeons s’installent dans les villes. Ils sont issus de captivités ou d’élevages. Quant aux pigeons sauvages, en France on n’en trouve plus que sur certaines falaises en Corse.
Aujourd’hui, les élevages pour sa chair sont nettement moins importants. En revanche les éleveurs pratiquent l’élevage de pigeons d’ornement pour des concours de beauté comme on le fait pour les chats ou les chiens. Il existe environ 300 races de pigeons qui ont été créées par croisements. Les colombophiles quant à eux, élèvent les pigeons voyageurs pour effectuer des courses.
Que dit la loi ?
Quand la loi se mort la queue… En France, la loi interdit de nourrir les chats et les pigeons. Cependant, le pigeon biset ainsi que les races et variétés qui en découlent (Columba livia) sont considérés comme animaux domestiques (arrêté ministériel du 11/06/2006), non nuisibles et donc protégés par la loi. Cette loi interdit de laisser mourir un animal, de faim par exemple.
Déclaration universelle des droits de l’animal
Article 2 : « Toute vie animale a droit au respect. »
Article 3 : « Si la mise à mort d’un animal est nécessaire, elle doit être instantanée, indolore et non génératrice d’angoisse. »